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le blog cinqans

12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 00:05

D'abord l'excitation, fruit d'une longue attente,

Jours, mois, années, selon, excitation latente,

Joyeuse excitation tendue par l'inconnu :

Le futur porte alors une ignorance nue.

 

Nous sommes deux chiens fous, et loin d'un lent passège,

Truffe noire en le blanc de la première neige,

Nous courrons ventre-à-terre, et jappons, mordillons,

Jouons, nous bousculons... Puis nous nous relevons.

 

Les marques sont trouvées, et les mots et les mains

En sont plus assurés. Sans attendre demain,

La glace fissurée en mil morceaux se brise ;

Les âmes rapprochées conversent à leur guise.

 

Nous sommes deux chevreuils bondissant dans les champs,

Sur les herbes flottant qui nous fouettent les flancs.

Nous suivons ardemment les contours de ce bois

Puis devons déguerpir : au loin des chiens aboient.

 

Au cœur de la prairie vite nous nous lançons,

Nos pas deviennent plus légers, plus hauts nos bonds,

L'alpage n'est plus qu'un immense trampoline

D'où nous nous envolons, des lueurs plein nos mines.

 

Nous sommes deux choucas que la nature allume,

Le grand vent vigoureux souffle fort sur nos plumes

Décoiffées, nous plongeons dans la tornade épique,

Ensemble remontons dans un ballet magique.

 

L'humanité pourtant ne nous quitte jamais :

Toutes nos joies et nos peines s'étendent mais

Trouvent leur juste place, apposées doucement.

Tu lances tes "Bonjour" régulièrement.

 

Je t'observe, te suis, passe ; tu me regardes,

Me rattrapes... Et nous explorons sans mégarde

Toutes les directions : nous sommes enfin libres !

Que le ciel pour nous s'ouvre en grand ! Que nos cœurs vibrent !

 

Le dénuement, pas de guides artificiels,

Dans la chambre, la vie simplement naturelle ;

Vraiment on y met tout et que ce que l'on veut :

Histoires, réflexions, et des rires nombreux.

 

Plus rien n'est impossible à nous qui invitons

Quelques étoiles à se joindre avec passion

A la fête. Au plafond certaines éphémères ;

Se logent dans nos yeux d'autres plus téméraires.

 

Puis s'appaise le vent. Les courants ascendants

Nous emmènent plus haut, nous voilà aigles blancs.

Majestueux, vertigineux, vol irréel...

La chaleur nous soutient, protège, maternelle.

 

Les douceurs que l'on touche, alors très émus, de

Peau, cœur, âme renvoient ce goût de plénitude ;

Ah, nous sommes ici, mais nous sommes ailleurs,

Partout et nulle part... Dis, crois-tu au bonheur ?

 

Nous contemplons le monde, habiles et sereins,

Saisis par la merveille à nos pieds qui se tient,

Nous voyageons unis par la belle vision

Des biches et des chiens, des oiseaux polissons.

 

Confiants, rassurés, nous nous confions sans crainte ;

Le dialogue est rendu plus aisé par l'étreinte

De nos corps et nos mots. Soit bouche, soit oreille,

Nos voguons vers des cieux à nuls autres pareils.

 

Nous retournons au nid, dans cette chambre vide

Que nous avons remplie, où la gaïeté préside.

Elle brille et résonne. Il ne nous reste plus

Qu'à nous laisser bercer par ses échos, repus.

 

 

 

Tu ouvris au matin le cocon rassurant.

Des gouttes j'entendis, plaisantes à l'oreille.

Je levai les yeux, vis le jour, puis le soleil :

Il se tenait debout, devant moi, rayonnant.

 

 

 

 

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