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le blog cinqans

29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 01:01

Ca faisait longtemps que j'avais pas écrit de la merde, il est donc
temps de s'y réemployer. Oui, ce genre de caca irréfléchi que je
fais sortir de moi pour me comprendre, ou m'embrouiller, c'est
selon. Ce genre de propos dont j'ignorais l'existence avant qu'ils ne
s'en aillent. Oulala, ça s'annonce super excitant, dindon.

 

Alors, ça farte ? Chais pas, c'est difficile à dire ! Les dossiers qui
s'annoncent et pour lesquels je suis déjà très en retard ne me
plongent pas dans une béatitude folle, comme je pouvais l'imaginer a
priori aisément. En tout cas, la course est lancée, j'ai envoyé ce
putain de mail, après deux jours de blocage complet. Je ne sais pas
faire ça, c'est terrible. Je ne sais pas me dire : vas-y, ferme les
yeux, écris de la merde, enrobe-le dans un beau papier cadeau, et
envoie le tout avec plein de léchage de cul. Ouais, avant d'envoyer un
dossier, faut pas lécher le timbre, mais des culs. Bref, du coup,
vendredi aprèm, après n'avoir rien fait de la matinée, je décidai qu'à
défaut d'envoyer des mails sans aucun sens, j'allais envoyer des mails
à sens, tous les mails de potes en retard jusqu'à 6 mois. Tous ont
répondu dans le week-end, ce qui m'a amené à la fois culpabilité de
n'avoir pas répondu avant, et joie qu'on ait gardé proche contact. Et,
chose marrante, H. me répond un mail plein d'excitation le soir même
en disant qu'ils vont se lancer, et je vois le mail juste après avoir
parlé à M..

 

Bon, ça c'était dimanche, les ballades sont propices à l'ouverture
d'esprit, je crois. (edit: bin ouais, c'est ça, le dimanche, vers
17h. Ca commence à devenir un peu incroyable, cette histoire de
simultanéité. Mais bon, c'est pas ça qu'était le plus ouf. Le plus
ouf, c'est ce que t'as écrit. C'est d'une très très grande
poésie... Ca m'a coupé le sifflet.) Je m'étais cependant arrêté pour
une raison que j'ai oubliée, je reprends donc le fil, même si je ne
suis pas sûr qu'il y ait un fil conducteur. I am an anarchisteee,
Don't know what I want!

 

Bref, c'est envoyé, finalement, la bille roule et s'arrêtera fin
février, pour repartir de plus belle je ne sais pas quand. Je crois
que je vais devoir me retransformer en robot débile pendant quelques
temps, en espérant me retrouver intact à la fin. Et ça, c'est un peu
marre !

 

Et puiiis... Et puiiiis... Et puis, il y a M., qui est belle comme un
soleil ! Oui, il y a toi. Ca a pas l'air d'aller top, en ce moment ;
j'aimerais faire quelque chose, mais d'ici, c'est
compliqué. J'aimerais tellement te voir, mais c'est impossible. Enfin
si, pourtant, c'est possible, mais les règles de bien-séance s'y
opposent formellement. Mais je crois que tu es assez forte pour gérer
ça ; je ne sais pas trop comment décrire ça, mais, après ces vacances,
j'ai acquis une très grande confiance en toi. Non pas que je ne te
faisais pas confiance auparavant, oula non, mais (ça commence à faire
un peu trop de "mais", là !) quand tu es partie, je sentis une force
en toi qui, je croyais (et je le crois toujours), te permettais
d'affronter tes doutes, ou de voir au-delà des vagues, lorsque tu
serais dans une mer déchaînée. Mouais, c'est pas évident à décrire,
quoi.

 

Par contre, il est tant de choses qui me paraissent évidentes. Tu
t'imposes à moi comme une évidence. (Toujours.) Te parler et voyager
ainsi avec toi m'apparaît comme une évidence. Durant cette nuit
claire, la beauté et l'amour me frappèrent également comme une
évidence. Ils étaient en nous simplement parce qu'ils ne pouvaient pas
ne pas l'être. Avec toi, l'existence du bonheur s'érige aussi en
évidence. Pas celui qui s'éteint progressivement devant la lassitude,
mais celui que l'amour pousse et qui pousse l'amour. Pas l'amour des
bancs publics, non, celui qui se renouvelle et avance, qui nous fait
grandir, sans nous en rendre compte, pour l'autre et pour soi ; celui
qui donne la force de se surpasser et de déplacer des montagnes (pour
les poser délicatement à côté de sa demeure), qui aiguise l'appétit de
faire, de profiter, de vibrer de toute son âme... Voilà en partie
pourquoi tu portes les draps de l'évidence. Alors oui, il est vrai que
grâce à toi, je crois en l'existence de mon bonheur, dans l'absolu,
i.e. avec une personne non encore définie. Cependant, je dois bien
dire que si je te rencontrais aujourd'hui, je resterais bouche bée
devant la proximité de nos êtres.

 

Oui, mais connard, tout ça, ce ne sont que tes évidences. Tes
évidences à toi. Et ne repars pas comme dans tes jeunes années, avec
ta vision mathématique du monde, selon laquelle il n'y aurait qu'une
vérité. Ah oui, et comme tu vois ta vérité, et que la vérité est
unique, tu dois donc détenir la vérité.

 

En plus, ce ne sont même pas des évidences, finalement. Ce sont plutôt
des instincts que je ressens, que je soumets à réflexion, et que je ne
peux contredire. J'essaie de comprendre pourquoi cet instinct serait
stupide, et pourquoi il serait fondé, et en conclut finalement qu'il
est fondé. C'est pour ça que ça donne le sentiment d'une évidence
alors que ce n'en est pas une, c'est plutôt une intuition démontrée,
ou un instinct fondé.

 

Parce que oui, aussi, j'ai repensé à cette histoire d'échappatoire au
monde tel qu'il est. J'ai besoin d'en sortir, souvent, et de le
contempler d'un regard extérieur. Cette table, ces chaises, cette
porte fermée, cet appartement chic, son loyer que je paie de mon
travail aliénant qui me fige, j'ai besoin de les quitter et de rêver
un peu. D'aller ailleurs. Je crois par ailleurs que tu ressens la même
chose. Je ne pense pas que ce soit du déni, simplement une possibilité
qui nous est offerte et que l'on peut saisir. Et puisque la réalité dure n'est
pas si belle, j'ai besoin de rêver un peu ailleurs. Par contre, je ne
sais pas ce qui se passera quand la réalité sera belle ; je crois
qu'il sera toujours agréable de revisiter ses anciens lieux de songes
ou d'en créer de nouveaux. Ou même réaliser que sa réalité ressemble à
ses rêveries passées, ce doit être un sentiment assez incroyable.

 

Et en fait, à la réflexion, j'ai essayé d'entrouvrir ces portes devant
les filles avec qui j'ai été proche, mais jamais je n'ai senti un
quelconque intérêt, une quelconque envie d'y aller, ou une quelconque
connaissance de ces endroits. Et le fait que tu aimes voguer vers ces
horizons ne change pas fondamentalement la donne : ça n'a pas marché
avec elles parce que j'avais besoin de ça, et non à cause de mon
attachement pour toi.

 

Mais par contre, oui, c'est vrai, avec toi, je voyage ailleurs, nous
voyageons ailleurs ? C'est un sentiment très agréable, les contours de
l'espace s'effacent peu à peu, et le temps devient tout relatif. La
réalité semble s'élargir, je ne suis plus contraint dans l'exact
présent, mon âme semble pouvoir se mouvoir hors de mon corps et aller
admirer d'autres lointaines merveilles. J'ai en plus cette impression
bizarre que nous nous entrainons l'un l'autre vers des variantes des
mêmes endroits. Comme si je te disais : "Viens par là, regarde, j'ai
l'habitude de venir ici.", et que tu me répondais : "Mais je
reconnais, je viens là souvent aussi.". Et ce n'est pas comme si les
nouveaux cieux que tu me faisais découvrir ne me plaisaient pas du
tout... Oui, tout ça ce n'est pourtant qu'une partie d'une "évidence".

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